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Rencontre avec Diane Deswarte, sexothérapeute et fondatrice du Club Kamami

Sexologue, entrepreneure, autrice, conférencière... Diane Deswarte fait partie de cette nouvelle génération d'acteurs·rices de la sextech qui maîtrisent et utilisent tous les outils de communication pour détabouiser, informer, accompagner et promouvoir une sexualité plus joyeuse, plus libre, et plus authentique.


Diane Deswarte
Diane Deswarte, sexothérapeute, créatrice du Club Kamami

En quelques lignes, peux-tu nous présenter ton activité & le Club Kamami ?

Je suis sexologue non médecin ou sexothérapeute et fondatrice du Club Kamami. Le Club Kamami est un espace qui permet : 

  • de consulter en sexologie, 

  • d’organiser des apéros sexo,

  • de mettre en place des interventions en milieu scolaire.

  • … (je mets des petits points parce que la suite arrive !)


J’utilise aussi cette entité afin de collaborer avec des marques et les médias sur le sujet de la santé sexuelle et de la sexualité, pour écrire, et mener à bien des conférences. Mon objectif avec ce dernier pilier est de promouvoir le métier de sexologue et de diffuser le message d’une sexualité épanouie, au-delà de mes propres canaux de diffusion, forcément limités. 


Pourquoi avoir choisi d’entreprendre dans le domaine de la sexualité ?

En plus de ma curiosité pour les relations amoureuses et sexuelles, j’ai eu accès à une éducation sexuelle de qualité lorsque j’étais plus jeune, grâce à mes parents qui ont toujours répondu à mes questions. 


Je me suis rendue compte que c’était une immense chance et pas la normalité. Au lycée, je fais connaissance avec le métier de sexologue à travers les pages d’un magazine et mon premier réflexe a été de me dire “je ferai ça à 40 ans !”. 


Bac en poche, je me suis lancée dans des études de communication, puis de commerce afin de travailler en agence de publicité, puis en startup. J’ai joint mes intérêts pour la sexologie et l'entrepreneuriat en commençant ma mission en tant que Directrice Communication pour la startup charles.co, plateforme de téléconsultation en santé sexuelle. Nous avons lancé mia.co ensemble et je me suis occupée de la gestion de contenu des deux plateformes. 


En parallèle, je décide de ne pas attendre 40 ans et me forme au métier de sexologue. Je finis par quitter l’équipe de charles.co et mia.co pour me lancer dans ma propre aventure. Dès le début, il m’est apparu ce besoin de “sortir du cabinet” grâce à mes compétences en communication et en entrepreneuriat afin de libérer la parole sur la sexualité, valoriser notre métier et diffuser les messages plus largement. 


Je suis intimement convaincue que la sexualité va bien au-delà de la chambre à coucher. Elle influe sur notre bien-être physique, notre santé mentale, elle est un facteur d’empowerment et de confiance en soi, au quotidien.

Elle est aussi un enjeu sociétal, à tous niveaux et est vecteur de transmissions de valeurs fortes (empathie, respect, consentement, vivre ensemble etc.).


En quoi la tech peut-elle influencer, enrichir ta pratique ?

La tech influence ma pratique au quotidien car elle répond à l’enjeu de l’accessibilité en santé sexuelle. Nous sommes très peu en France et la demande continue d’augmenter. Avoir un site performant, consulter en visio, accéder à des outils de gestion, utiliser les outils de communication afin de diffuser un message : tous les supports sont tech dans mon métier aujourd’hui !


Par exemple, je viens de déménager en Bretagne et je ne peux pas encore avoir de cabinet sur place, et encore moins à temps plein (car la majorité des personnes que je suis sont partout en France et même certain.es à l’étranger). Avant le covid, ça aurait été perçu comme impossible de consulter par visio ! 


De surcroît, la plupart des gens que je suis n'auraient pas osé pousser une vraie porte de sexologue, l’écran rassure, surtout sur ce sujet tabou et je n’y vois pas un manque d’engagement de la part des personnes que j’accompagne. C’est aussi plus pratique et réconfortant de consulter depuis son chez soi. 


Au-delà de l’enjeu de l’accessibilité, il y a un effet de réseau et de diffusion de l’information qui est indispensable lorsqu’on doit travailler ensemble dans un même but : celui d’une sexualité plus joyeuse, plus libre, et plus authentique.


Comment vois-tu ton implication dans le secteur ?

Je pense que la majorité des acteurs et actrices lié.es à la santé sexuelle et à la sexualité le sont par des enjeux similaires tels que les financements, la censure sur les réseaux, le tabou ainsi qu’une véritable intention de faire bouger les lignes. On parle tout le temps du “WHY”, du “POURQUOI” lorsqu’on monte une startup. Je pense que les entreprises sans un vrai “WHY”, sans une vraie intention n’iront pas loin. L’argent comme moteur est loin d’être suffisant sur un tel sujet. 


Je pense que le marché du bien-être sexuel est le seul marché de masse qui n’ait pas été encore pleinement adressé. De l’autre côté, des marchés de masse des besoins primaires comme celui de la food, de l’énergie ou encore de l’hygiène ont été totalement gangrené par l’appât du gain, par les intérêts individuels au détriment des consommateurs. 


Les départs, les bases du marché du bien-être sexuel pourraient être différents. On pourrait insuffler des valeurs vertueuses, faire passer les gens avant, trouver un équilibre sans chercher à croître aveuglément. 


Je suis thérapeute, professionnelle de santé, j’estime faire partie de tout ce système, cette nouvelle vague qui permette une sexualité joyeuse et respectueuse des autres.

C’est pour ça que j’ai à cœur de sortir du cabinet, d’écrire des livres, de faire des conférences, de collaborer avec d’autres professionnel.les, avec des marques et des médias : parce qu’on a un rôle à jouer, tous et toutes ensemble. Je suis friande de l’allégorie du colibri qui participe à son niveau à quelque chose de plus grand. 


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